Avec SUD PTT, la lutte continue

Avec un taux de participation penchant clairement vers les cadres (les ouvrier·es/employé·es votent à 58%, les technicien·nes/agents de maitrise à 66%, les cadres à 73%) les élections professionnelles CSE de La Poste 2024 traduisent un glissement dans la sociologie des postières et postiers.

Comportant 53 000 « cadres » pour 165 000 agent·es, presque un tiers, du fait d’un volume croissant de sous-traitance et d’externalisation, le syndicalisme de lutte sans compromission de SUD avait fort à faire. Nous nous inquiétons du fait que la catégorie ouvrier/employé ait si peu voté.

Les scores finaux voient un paysage syndical postal modifié, avec seulement 5 organisations syndicales représentatives, dont SUD malgré une légère baisse par rapport au dernier scrutin.

Une campagne difficile
La campagne aura été entachée par des cas de répressions antisyndicales à quelques semaines des élections et une procédure qui n’a jamais été aussi fastidieuse pour voter électroniquement. SUD a même dû attaquer le protocole préélectoral au tribunal pour conflits d’intérêts et défaut d’information. Mais comme souvent, nous étions seuls à nous opposer à la direction.
Même si les CSE signifient une perte de prérogatives par rapport aux CHSCT, nous espérons que leur mise en place permettra de trouver l’unité syndicale indispensable pour s’opposer au plan stratégique de La Poste, par tous les moyens que nous aurons en notre possession. La CFDT et FO qui ne dépassent pas les 50% ne pourront plus signer d’accords au rabais avec le concours de syndicats non représentatifs auxquels la direction de La Poste avait ménagé un strapontin.

Continuer les luttes dans les nouvelles instances
Avec 40 000 emplois supprimés en 5 ans, des investissements douteux, illégaux et ruineux, un écrasement salarial, un taux d’emplois précaires record, un service public dégradé, un mal être croissant au travail, il y a urgence à réagir à tous les niveaux.
Avec plusieurs centaines d’élu·es, délégué·es syndicaux et représentant·es de proximité, mais surtout avec la même détermination chevillée au corps, SUD persévèrera dans ses pratiques syndicales. Avec nos moyens d’expression, sur les lieux de travail, nous informerons et organiserons nos collègues pour lutter, car nous croyons que seul le rapport de force - par la grève, les actions de débrayages, les attaques juridiques - fera ployer le patronat postal. Nous porterons nos valeurs anticapitalistes, antisexistes et antiracistes dans le souci du partage des richesses et du travail et dans l’amélioration constante du service public.

Alors que l’esprit démocratique et progressiste s’effrite dans une partie importante de la population, maltraité par les inégalités sociales, SUD revendique plus que jamais une Poste à but non lucratif, au service du public, avec des postières et postiers en nombre et mieux valorisé·es !

À Paris, le 16 octobre 2024

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