Du jamais vu contre notre statut et notre santé ! Grève jeudi 5 décembre

Ils veulent réduire les déficits ? Mais tapez à la bonne porte !

Alors que le gouvernement s’apprête à remettre en cause nos droits statutaires et notre droit à la santé, il prétend augmenter les impôts des plus riches. Mais de qui parle-t-il en fait ? De salarié-es qui gagnent plus de 250000 euros par an, soit pas loin de 21000 euros par mois ! 21000 euros par mois, c’est 8 à 10 fois le traitement d’un fonctionnaire selon qu’il dépend de la fonction publique de l’Etat, de la territoriale ou de l’hospitalière ! Et pour ces plus riches, il s’agit seulement de les imposer à un taux minimal de 20 %, ce qui veut dire qu’ils paient moins que ce taux aujourd’hui grâce, entre autres, à ce qu’on appelle “l’optimisation fiscale” et les exonérations fiscales ! La preuve ? L’impôt sur le revenu a un taux de 45 % à partir de 177106 euros par an (17758 / mois) !

La GIPA, le point d’indice et notre santé dans le collimateur !

Les annonces sont tombées en rafale :

- Pas de versement en 2024 de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) qui a pour but de compenser les pertes de pouvoir
d’achat sur les 4 dernières années comparées à l’inflation sur la même période,
- gel du point d’indice pour l’année 2025,
- et on passerait d’un jour de carence (non payé) aujourd’hui à trois jours en cas d’arrêt maladie et, pour les 90 premiers jours de maladie (sur 12 mois consécutifs), nous ne serions plus payés qu’à 90 % au lieu de 100 % !

Et ils osent parler d’égalité...

Comme d’habitude, ils mettent en avant l’idée que les fonctionnaires sont des privilégiés, car dans le privé la Sécurité sociale prévoit 3 jours de carence ! Pourtant, ils comparent tout et n’importe quoi ! Déjà, pour une majorité de salarié-es (environ 70 %), les 3 jours de carence de la Sécu sont pris en charge par des régimes complémentaires, au niveau des branches collectives ou des grandes entreprises. Et pour les fonctionnaires ? Pas de chance : de telles complémentaires n’existent pas pour ce qu’on appelle “l’incapacité” ! C’est donc zéro pointé... c’est toujours l’égalité vers le bas !

De plus, en insistant sur un nombre d’arrêts supérieur au privé, le ministre de la Fonction publique compare des populations différentes. Dans un rapport récent, la direction du ministère de la Fonction publique reconnaît que l’écart est lié aux « effets de structure (davantage de femmes et des agents plus âgés) » ainsi qu’à « la présence de métiers à forte pénibilité » (aides-soignantes, infirmières, agents d’entretien...). La Poste et Orange compensent aujourd’hui la journée de carence, mais demain quid pour les trois jours si la mesure est adoptée ? SUD-PTT demande aux deux entreprises de maintenir et élargir ce principe !

Un déficit, mais lequel ?

De la même manière, en manipulant les chiffres dans tous les sens, ils mettent en avant un “énorme” déficit de la Sécurité sociale, de 18 milliards. Tout ça pour baisser de 5 % les remboursements des visites médicales et des médicaments - sauf ceux remboursés à 100 % - après avoir doublé toutes les franchises médicales l’an dernier. Toutes caisses confondues (vieillesse, maladie, famille...), les recettes de la Sécu étaient de 672 milliards. Ce déficit est donc ridicule (2,6 % !) et pourrait se régler par une augmentation misérable des cotisations. Encore un veto patronal... C’est la même escroquerie que l’an dernier pour les retraites ! Et toutes ces attaques contre les fonctionnaires ne visent pas à équilibrer les comptes de la Sécu, mais ceux de l’Etat qui a un déficit colossal dû aux baisses d’impôts pendant des années, que ce soit pour les bénéfices des entreprises (de 33,3 % à 25 % en un seul quinquennat) et les plus gros patrimoines (ISF supprimée, baisse des impôts sur les rendements des placements financiers).

Le 5, en grève et manifestons pour nos droits !

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