Fiasco de la fin du timbre rouge, il faut un moratoire !
06/01/2023Le grand public est en train de prendre la mesure des impacts de la mesure de suppression du timbre rouge et de la dégradation de la gamme du courrier à J+3. La stratégie du choc de la direction de La Poste ne passe décidément pas. Les expérimentations de tournées « 3 jours sur 6 » qui se mettent en effet en place ne font pas illusion, c’est bien la fin du service public du courrier qui est en jeu. Aucune étude d’impact sur les populations, les personnels, n’ont été diligentées sur les conséquences d’une telle mesure, encore moins un large débat comme aurait pu l’organiser la commission nationale du débat public. L’ARCEP et la Commission Supérieure du Numérique et des Postes, composée d’élu·es, n’ont émis aucune réserve ou inquiétude sur un sujet qui va impacter chacun·e de nos concitoyen·nes.
Des éléments de langage plus fumeux les uns que les autres
Les arguments lénifiants de La Poste aidée par des cabinets de conseil pour orchestrer des sondages sur mesure ne tiennent pas. Ainsi le sondage de 25 000 professionnels et particuliers est déjà largement dépassé par la pétition « on se bouge pour le timbre rouge » chng.it/kS4VHgBMwj approche déjà les 30 000 signatures.
Sur l’impact écologique, les avions transportant du fret postal continueront à décoller pour respecter les engagements de rapidité des filiales Chronopost et DPD dont les volumes devraient encore croître cette année.
Sur les volumes de courrier supprimés, là encore uneinformation tronquée puisque La Poste annonce 350 millions de plis alors que les chiffres de fin 2021 donnent plus de 700 millions de courriers prioritaires avec les professionels, soit 10% des volumes totaux.
Il faut un moratoire
Rappelons que La Poste est sous tutelle de l’État, qu’elle doit des comptes à la collectivité en matière de missions de service public en contrepartie de plus d’1 milliard d’€ de subventions annuelles.
Nous avons interpellé ce jour le ministre de l’économie sur les conséquences de la nouvelle gamme courrier, en matière de service public de proximité pour les usager·es comme pour les postier·es confronté·es à un véritable plan social. Bruno Lemaire doit prendre ses responsabilités devant ce qui s’appelle un fiasco et mettre en œuvre un moratoire dans les meilleurs délais, le temps qu’une large enquête et un débat publics soient ouverts sur les impacts sociaux et environnementaux du projet.