La Poste cache son plan “social” à grands coups de com !
27/03/2019En moins d’une semaine, ce sont plus de quarante articles qui ont été publié dans la presse nationale et surtout régionale.
Toutes ces publications n’avaient qu’un objet : claironner que La Poste embauche des facteurs. En peinture impressionniste, le tableau est séduisant puisqu’il donne l’illusion qu’une des plus grande entreprise de France recrute à tour de bras.
La fédération SUD PTT tient à réagir à ce qui s’apparente à une mascarade dont il faut dénoncer le but premier : cacher le fait que l’entreprise supprime des milliers d’emplois tous les ans et qu’elle compte encore le faire en 2019. Selon ses propres chiffres sur les 76 934 agents courriers et facteurs au moins 10 % disparaîtront dans l’année, soit 7690 suppressions de postes dans le secteur de la distribution courrier. Si on ramène ce chiffre aux embauches annoncées on arrive à près de 4000 disparitions d’emplois dans cette seule branche. Les usagers ne sont pas prêts de revoir leurs facteurs ou factrices tous les jours !
Dans une période où le besoin de lien social, la proximité et la place des services publics dans le maillage du territoire est une question centrale, La Poste et l’Etat se désengagent tranquillement des régions à « faible valeur ajoutée ». Le grand débat était terminé avant d’avoir commencé, la priorité est à la rentabilité.
Au total, sur l’ensemble du groupe, c’est un solde négatif de près de 6000
emplois qui est d’ores et déjà prévisible, sans même prendre en compte les conséquences que ne manquera pas d’avoir la prise de majorité de la CDC dans le capital de la Poste. Quel autre grande entreprise peut prétendre à un tel bilan sans qu’il n’en soit jamais vraiment question dans le débat public ? SUD PTT ne se résout pas à ce silence assourdissant et tient à alerter sur les conséquences funestes qui accompagnent ce genre de politique tant au niveau des conditions de travail des salariés que du service public postal.
La grève en cours depuis plus d’un an dans les Hauts de Seine, celle du Gers qui vient de prendre fin et les dizaines de mouvements qui ont déjà eu lieu ont la même racine : la casse de l’emploi. Comme en 2018 où La Poste a connu une forte conflictualité, des résistances voient le jour en ce début d’année. C’est bien le signe que les postier·e·s ne sont pas prêt·e·s à accepter de se faire dépecer en matière d’emploi et de conditions de travail. L’année 2019 s’annonce donc riche de luttes à venir.
La fédération SUD PTT dénonce, une fois de plus, les déguisements marketing d’un des pires plan de casse de l’emploi en cours en France.
Paris le 27 mars 2019