8 mars : grève féministe !

Un quart en moins

Les inégalités de salaires entre les hommes et les femmes restent une réalité. Quel que soit notre métier, nous touchons 22 % de moins que les hommes. À La Poste, les femmes sont sur-représentées dans les métiers les moins bien rémunérés. Depuis plusieurs années maintenant, la direction refuse d’attribuer des augmentations générales pour les classes III, où les femmes sont nombreuses, notamment à la BGPN ou les services financiers. Ces métiers sont aussi soumis à des rémunérations variables très opaques qui accentuent les inégalités. Les dirigeants s’enorgueillissent de la note de 94/100 à l’index égalité pro. Cet indicateur est particulièrement contestable. Il ne s’attaque qu’à une partie des inégalités de rémunération, la plus directe. Il laisse de côté toutes les discriminations « invisibles », celles qui font que les femmes accèdent difficilement aux mêmes postes que leurs collègues masculins. Impact des maternités, des congés parentaux et/ou temps partiels « choisis » (mais largement pris par les femmes), les choix stéréotypés dans l’attribution des postes à rémunération élevée, la sous reconnaissance salariale dans les métiers dits « féminisés », le plafond de verre, jusqu’au choix des jours de formation, des heures de réunion, etc.
De plus, l’index prévoit un « seuil de tolérance » de 5 % qui minimise les écarts et les inégalités.
Concrètement, cela signifie que si, entre les hommes et les femmes d’une même catégorie, il y a 15 % d’écart de rémunération, on n’en retiendra que 10 % ! Forcément, en trichant, on arrive à avoir de bonnes notes.
Nous exigeons la hausse des salaires, en particulier pour les métiers les plus féminisés, l’égalité salariale et l’interdiction du temps partiel imposé.
Des conditions de travail encore plus dégradées !
Les postières sont largement sur-représentées parmi les licenciements pour inaptitude. Pourquoi ? Sans doute parce qu’à La Poste, comme dans de nombreuses entreprises, la santé des femmes est négligée ! Le rapport annuel des médecins du travail en est un très bon exemple, avec le mot « femme » qui est utilisé seulement pour parler des « femmes enceintes ou allaitantes ». Une vision très patriarcale du sujet ! De fait, les données liées à l’absentéisme pour maladie ne s’améliorent pas, en particulier pour les femmes. Cela fait plus de 10 ans que le chiffre est en progression constante. Le constat est le même pour les accidents du travail qui sont toujours plus nombreux et graves pour les postières. Alors, rien d’étonnant à retrouver une majorité de postières parmi les départs, volontaires ou non !
Nous revendiquons un plan de prévention et d’actions pour les conditions de travail, genré !

Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violence sexiste et sexuelle !

Les déclarations de viols et agressions sexuelles continuent d’augmenter. L’impunité persiste. La Poste ne fait pas exception et la prise en charge des violences sexistes et sexuelles au travail est toujours laborieuse. La direction refuse toujours de communiquer les chiffres, notamment ceux sur le harcèlement sexuel. Le protocole existant en la matière n’offre pas le cadre sécurisant nécessaire pour que les femmes puissent dénoncer les violences sexistes. La direction refuse de le modifier, estimant qu’il a été revu en 2020 et qu’il n’est donc pas nécessaire de changer quoi que ce soit pour le moment. La direction refuse d’ailleurs la désignation de plusieurs référent·es sur des périmètres CSE pourtant immense !
Pour Sud, si on veut combattre efficacement le sexisme et les violences sexistes et sexuelles au travail, il faut allouer les moyens et budgets nécessaires. Des formations à la lutte contre le sexisme et les stéréotypes doivent être proposées à l’ensemble des postier·es (et non uniquement aux managers et à la filière RH)

Congé menstruel et hormonal, la cup est pleine !

L’invisibilisation au travail des douleurs liées aux cycles menstruels et hormonaux conduit à leur normalisation, à nous rendre silencieuses et à entretenir le tabou. Les douleurs et gènes sont minimisées, invisibilisées ou considérées comme normales. Pourtant, elles pèsent sur la rémunération des femmes lorsque la douleur les empêche d’aller travailler.
Plus de 90 % des femmes connaissent des douleurs ou gênes liées au cycle hormonal, à tous les âges de la vie.
S’ajoute à cela la précarité menstruelle qui concerne 20 % des femmes. Les effets du travail sur les menstruations, la grossesse et la ménopause sont vus comme propres à la sphère privée. Il ne faudrait pas en parler, encore moins proposer des mesures qui permettent à toutes de se sentir mieux au travail.
Sud revendique la mise à disposition de protections menstruelles dans tous les lieux de travail ainsi que la mise en place d’un congé menstruel et hormonal de 24 jours sans certificat médical.

On se mobilise toutes…

Les inégalités au travail sont la conséquence d’une société toujours marquée par le patriarcat.
Notre syndicalisme de transformation sociale, parce qu’il vise une société plus juste et égalitaire, est investi depuis toujours dans le combat féministe. Ce dernier sert non seulement les femmes, mais également les hommes parce que toutes et tous ont à gagner à plus d’égalité.
La conception d’égalité professionnelle de La Poste s’inscrit dans la compétitivité chère aux libéraux, elle est loin de remettre en cause la domination patriarcale, bonne alliée de la domination capitaliste. Notre conception s’inscrit dans la volonté politique de parvenir à une société égalitaire, c’est pourquoi elle est transverse : elle concerne le professionnel, certes, mais va plus loin, car il s’agit de bannir la hiérarchie sociale qui place le « masculin avant le féminin ».

… on se mobilise toute l’année !

Il y a urgence à manifester, face à la politique de régression sociale du gouvernement et son inaction pour les droits des femmes. Il y a urgence à manifester pour conquérir des droits nouveaux.
Nous devons faire du 8 mars prochain une journée de mobilisation d’ampleur ! C’est toutes et tous ensemble que nous devons donner une visibilité à cette journée.
Pour faire reculer le système patriarcal et obtenir l’égalité, aussi bien au travail, dans la famille que dans la société tout entière, le 8 mars ne doit pas être une journée sans lendemain. Il doit s’inscrire dans une dynamique de mobilisations, de luttes et de revendications des femmes, ici et partout dans le monde. Alors, le 8 mars, c’est aussi toute l’année !

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