- Édito : Et le covid-19 nous rappelle ce qui est essentiel
- Orange : Pourquoi doit-on refuser que l’on nous impose les dates de nos prises de JTL
- Centres d’appel : Police ici, santé là-bas !
- Télécom : Flux fusion, vers le totalitarisme ?
- Informatique : Face au coronavirus, l’open source sauve des vies
- Travail : Face aux basculements écologiques en cours, cette nouvelle pandémie mondiale n’est qu’un avertissement.
- Économie : Coronavirus, inégalités dans le monde du travail accentuées
- Féminisme : Lutte contre le coronavirus : si les femmes s’arrêtent, les masques tombent
- Écologie : Métropolisation : Le Grand Paris est un écocide
- Des chiffres et des maux : 57-58-59 .....
L'humeur du jour
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Édito : Et le covid-19 nous rappelle ce qui est essentiel
Il aura fallu un virus pour que notre regard sur ce que l’on appelle les services essentiels refasse surface. Nous espérons qu’une fois le virus passé, nos remerciements, envers les travailleurs-euses de la santé, les éboueurs-euse, les caissiers-ères, les enseignant-es, les agent-es de nettoyage, les guichetiers-res et facteurs-trices, les travailleurs-euses des télécommunications …, pourront continuer et se transformer en un soutien et une participation à LA mobilisation pour un changement de société où les besoins essentiels ne se conjugueront pas uniquement avec la notion de services régaliens.
Notre secteur est, dans le silence, devenu une pièce centrale des besoins de la société, assurer la possibilité à des millions de personnes d’être en télétravail, permettre d’assurer le télé-enseignement avec toutes les difficultés que cela peut nous occasionner en tant que parents, assurer une connexion permanente aux autres, c’est ce que nous appelons un bien commun non marchand.
On remarquera aisément que l‘ensemble de la France n’est pas encore totalement connectée et les zones blanches sont toujours là car cela coûterait trop cher de régler ce « petit » soucis. Mais qu’est-ce que l’argent quand on parle de vie collective, de monde commun, de réduction de l’impact climatique de nos activités. Qu’est-ce que les dividendes quand on parle de vie. Des centaines de milliards aurait pu sauver des vies si l’état n’avait pas de manière volontariste sous le crédo de la libre concurrence et de libre-marché détruit les fondements d’une vie commune sur une planète unique.
Oui, il faut revoir collectivement ce que l’on appelle les biens communs et que ces derniers ne soient plus gérés par les principes du libre-marché, de la concurrence mais bien par nous et nos représentant-es. Les services et réseaux de télécommunication doivent être considérés comme des biens communs. A nous toutes et tous de reprendre ce débat afin que par notre intelligence collective nous puissions construire pour nous, nos proches, nos voisins, nos enfants … un monde de partage sur une terre finie.
La vie de demain ne pourra pas être comme celle d’hier, construisons la.
Orange : Pourquoi doit-on refuser que l’on nous impose les dates de nos prises de JTL
Un peu plus d’une semaine de négociation à Orange pour aboutir à une décision unilatérale (En fait un seul syndicat a signé l’accord proposé par l’entreprise). Nous refusons le contenu de cette décision de S. Richard pour plusieurs raisons :
premièrement : Orange, comme il l’a dit et répété, est une multinationale immensément riche avec une trésorerie solide, toutes les personnes en ASA Enfant, sont financées par la Sécurité Sociale et ne couteront rien à l’entreprise, elle fournit des besoins essentiels aux usager-ères qui ne sont pas près de s’en passer ;
deuxièmement : nous faire croire que l’entreprise aurait pu mettre l’ensemble des salaré-es des boutiques en activité partielle est juridiquement tiré par les cheveux sachant que dans ces services il y a des fonctionnaires et des salarié-es alors que les ordonnances ne s’imposent qu’aux salarié-es, cela aurait été une fracture sociale dans ces services ;
troisièmement : nous imposer des JTL pendant la période de confinement est méconnaître, ce qui est surprenant, la pression et le stress qu’amène le confinement et qui nécessitera un moment de repos en période de fin de confinement. Ce repos s’appelle congés ou journées de temps libre avec possibilité de sortir et partir ;
quatrièmement, dans le même sens que ci-dessus, l’accord proposait qu’aucun congé ne puissent être pris pendant les deux mois qui suivent la fin du confinement (hors personne dans le PCA), c’est encore une fois ne pas comprendre le besoin de souffler après cette période. On peut croire que l’entreprise gardera cette ligne pour les deux mois à venir, c’est excessivement dangereux pour les responsables d’équipes qui vont devoir gérer ce vrai mécontentement et la multitude de cas individuels alors que ce n’est pas à eux-elles de faire cela.
Toutes ces raisons et bien d’autres nous ont poussés à faire un courrier à l’ensemble du personnel proposant de signer une pétition. Il faut la proposer à nos collègues car il y a encore une disposition dans l’ordonnance sur le temps de travail dont la direction s’est refuséà écrire qu’elle ne l’utiliserait pas. C’est celle sur l’augmentation du temps de travail et la diminution des temps de repos entre deux vacations et cela jusqu’au 31 décembre 2020.
Signer cette pétition massivement, c’est dire à l’entreprise "arrêtez" les frais sur les JTL et n’essayer pas de toucher à notre temps de travail".
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Centres d’appel : Police ici, santé là-bas !
À Belfort, où la pandémie est très répandue des cas de coronavirus, SUD a demandé la mise en sécurité maximale du site afin de préserver la santé des salarié-es de Teleperformance. La direction au lieu de nous recevoir afin de trouver une solution rapide et de sécurisé la situation a préféré appelé la police afin de faire cesser le débrayage. Les forces de l’ordre ont fait le choix d’obéir à la direction et d’interdire le droit de grève dans l’entreprise en raccompagnant les salarié-es en production... Il semble évident qu’il y a une contradiction entre le fait d’interdire un rassemblement de plus de 10 personnes à l’extérieur, alors que l’on permet un regroupement dans un espace confiné de plus 50 personnes à l’intérieur. Nos craintes, elles, se sont révélées exactes puisqu’un cas a été annoncé le lendemain. Le site a dû être fermé. Nous réaffirmons plus que jamais nos vies valent plus que leurs profits !
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Télécom : Flux fusion, vers le totalitarisme ?
Depuis des années, Orange cherche à commercialiser la mine d’or que sont nos données de géolocalisation (la liste des antennes-relais auxquelles nos téléphones se connectent au fil la journée). La pandémie semble être pour l’entreprise une bonne occasion d’ouvrir son marché. Pourtant, la directive ePrivacy interdit toute loi de ce type. Mais la CNIL invite le gouvernement à violer le droit européen pour protéger notre santé. Sauf que ni la CNIL, ni Orange, ni personne n’a été capable de démontrer la nécessité médicale de surveiller sans leur accord les personnes confinées ou malades – surtout quand celles-ci sont indétectables en l’absence de test.
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Informatique : Face au coronavirus, l’open source sauve des vies
Des communautés de fabricants, ingénieurs et professionnels de la santé contribuent sur le web au codéveloppement et à la fabrication décentralisée de dispositifs médicaux selon des modèles open source hardware. En combinant l’industrie 4.0 (ex. imprimantes 3D, fraisage de circuits) avec des licences libres et des forges contributives en ligne, il est possible d’améliorer, reproduire et/ou distribuer les composants médicaux nécessaires sur le terrain. Cette liberté de coconstruction a deux avantages majeurs : un coût avantageux, à peine plus que les matériaux d’origine ; une réduction de la dépendance aux transports et à la chaîne de distribution, en produisant directement à proximité pour s’adapter aux besoins locaux spécifiques. Le Libre Hardware, propulsé par les technologies d’impression 3D couplées avec des logiciels d’automatisation et plans d’impressions sous licence libre, ouvre la voie à de nouveaux horizons de progrès technique et de solidarité humaine : la décentralisation de certaines activités industrielles et l’accélération, par effet contributif, de l’innovation sur mesure et pour tous.
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Travail : Face aux basculements écologiques en cours, cette nouvelle pandémie mondiale n’est qu’un avertissement.
Un avertissement dont il faut nous saisir. En parallèle de la pandémie, une crise financière a démarré. Les détenteurs de capitaux sont en train de négocier avec les gouvernements et les « corps intermédiaires » (dont les syndicats) pour maintenir au maximum les bénéfices qu’ils avaient prévus pour 2020 et, surtout, leur modèle économique. Les contradictions inhérentes au capitalisme sont en train de nous exploser à la figure et la manière dont nous allons réagir à ce « premier » exercice grandeur nature va être déterminante pour nos avenirs. Cet avenir et le présent que nous sommes en train de traverser ne sont pas vécus de la même manière par tout le monde. Les plus précaires travaillent, malgré le manque criant de moyens, pour permettre le confinement (voire la fuite temporaire) des autres. Nous aurions dû stopper la production non essentielle depuis la semaine dernière et mettre en place une allocation de quarantaine, sous la forme d’un impôt de crise. Les oublié·e·s sont encore plus soumis·es à l’injonction de disparaître qu’en temps « normal ». Heureusement, les solidarités et luttes en cours font toute la différence, et elles vont déterminer à quoi ressemblera « l’après Coronavirus ». Cette expérience peut être utilisée par le pouvoir en place comme « stratégie du choc » (à l’image de ce que tente l’État français), mais elle est aussi une brèche qui pourrait chambouler nos rapports sociaux et nos rapports au reste du vivant.
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Économie : Coronavirus, inégalités dans le monde du travail accentuées
Un gran
nombre de ces métiers sont très mal payés alors qu’ils sont pénibles et dangereux et qu’ils se révèlent soudainement (mais nous le savions) les plus essentiels. La proposition de David Graeber d’imaginer le fonctionnement de la société si tel métier disparaissait pour savoir si c’est un « bullshit job » ou non prend tout son sens… La crise rappelle quels sont les métiers vraiment essentiels.
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Féminisme : Lutte contre le coronavirus : si les femmes s’arrêtent, les masques tombent
Belgique. Les appels à la confection de masques se multiplient : des initiatives citoyennes, mais aussi des demandes gouvernementales. Dans toute la Belgique, des femmes majoritairement, couturières professionnelles ou passionnées de couture, ont sorti leur machine à coudre pour répondre à la pénurie. Une mobilisation collective et solidaire. Une main-d’œuvre le plus souvent gratuite pour répondre à des manquements de l’État. Les femmes ont un grand cœur. Mais développent également une certaine rancœur.
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Écologie : Métropolisation : Le Grand Paris est un écocide
Le Grand Paris exploite jusqu’à la démesure l’économie néolibérale mondialisée pour construire à tour de bras et attirer entreprises, investisseurs, touristes et classes sociales à fort capital culturel ou financier. Contrairement au discours sur sa promotion, il ne saurait en aucun cas offrir des « opportunités extraordinaires à ses habitants », si ce n’est à la bourgeoisie intellectuelle disposée à tirer le bénéfice de l’attractivité de la ville-monde. Par quel miracle l’éloignement proposé des cœurs de la décision par de nouveaux pouvoirs (inter)communaux produirait-il une puissance d’agir accrue pour des habitant·e·s déjà voué·e·s à l’impuissance en matière d’urbanisation et d’urbanisme et in fine de leur habiter même ? En fait de citoyenneté métropolitaine, on ne trouvera au mieux que des moments de « participation » après « montée en compétence » de citoyens-ingénieurs de leur environnement. Tout ceci n’est que du vent visant à renforcer les savoirs de gouvernement et ne sert l’impératif d’auto-gouvernement des espaces de vie par leurs habitants que SUD soutient.
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Des chiffres et des maux : 57-58-59 .....
Recruter des CDD de plus de 57 ans. Quelle merveilleuse idée de La Poste ! Alors que la distribution tourne au ralenti et que les postier·e·s attendent toujours les mesures de protection élémentaires pour travailler dans de bonnes conditions, La Poste veut mettre sur le terrain des gens faisant parti de la population la plus fragile face au Covid-19.
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