La souffrance au travail, on a connu, on n’en veut plus !

Malgré les manœuvres de la direction pour masquer la triste réalité, celle-ci s’est manifestée par le suicide de trois de nos collègues, d’OB SCE/GDO, marqué par le "plan de départs volontaires" en cours, DSI, en pleine réorganisation, et DTOF/COM/V360, en ce mois d’octobre 2024.

L’enquête triennale élaborée par les organisations syndicales, la direction et le cabinet d’expertise SECAFI, dans le respect de l’accord du 6 mai 2010 sur l’évaluation et la prévention des Risques Psycho Sociaux (RPS) - souligne déjà, en 2021, le lien formel entre les réorganisations et la souffrance au travail, et fait état d’une dégradation généralisée.

Les rapports des médecins du travail alertent d’année en année. En 2023, la direction entend confier l’enquête triennale au groupe BVA, qui n’a aucun agrément dans le champ de la santé au travail. Le veto
unanime des organisations syndicales permet de reconduire le même cabinet d’expertise qu’en 2021.

Ce veto n’est pas suffisant, ce 20 septembre, lors du Comité National de Prévention du Stress (CNPS), lorsque la direction annonce unilatérale- ment le report de l’enquête triennale en 2025. Elle priorise le lancement de sa campagne de rééducation du personnel : la « culture d’entreprise » et son sondage managérial « Voice Up », comparable au baromètre optimiste d’un de ses prédécesseurs, Didier Lombard, condamné pour harcèlement moral institutionnel…

La Direction a-t-elle peur de cet outil utile à la mise à jour des Documents Uniques d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) et l’élaboration du Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail (PAPRIPACT) 2025 ? Ou cela traduit-il son peu d’intérêt pour nos vies et nos conditions de travail ?

En effet, des enquêtes d’experts, obtenues en CSE/CSSCT, suite à des suicides, explicitent les RPS auxquels ces salariés étaient soumis, relatant l’organisation du travail, une surcharge de travail par manque d’effectifs, la sous-traitance, les compétences raréfiées du fait des départs massifs, entre autres, qui ont des conséquences bien au-delà de nos collègues décédés.

Embarrassée par la médiatisation de sa politique délétère, à la suite des communiqués notamment de SUD et confrontée à la contestation des OS, la direction accepte finalement de mettre en place l’enquête triennale du 2 au 13 décembre prochain.

Mais accumuler les diagnostics sans prendre les mesures concrètes, adéquates, de prévention : ça suffit !

Nos militant.es sont à votre écoute, soutenu.es par une équipe au niveau national spécialement dédiée à ces questions. contact : http://www.sudptt.org/Contact#formulaire_focus

C’est localement aussi que se construit la solidarité, abîmée par l’organisation du travail, et des résistances salvatrices.

SUD PTT réclame un moratoire sur toutes les réorganisations, et autres filialisations.

Nous exigeons :

◼ L’arrêt des réorganisations, fermetures de
boutiques et des mobilités forcées ;
◼ Une information loyale et circonstanciée
auprès des membres du CNPS ainsi que des
élu.es du CSE Central concernant TOUS les
suicides et tentatives de suicide de collègues
et de travailleur.ses sous-traitants, depuis
2022, déclarés ou pas en Accident de Travail
(AT) ou en Accident de Service (AS) ;
◼ L’établissement d’une déclaration d’AT ou
d’AS pour tout suicide ou tentative de suicide
de collègue en arrêt maladie ou pas, survenu
ou pas dans l’entreprise ;
◼ L’arrêt de la pratique des réserves
systématiques d’Orange concernant les
accidents et maladies psychiques liés au
travail ;
◼ L’évaluation et la prévention genrées des
risques professionnels, y compris dans les
projets de réorganisations ;

Nous revendiquons :

◼ La réduction et le partage du temps de travail
avec la semaine à 32 heures en 4 jours, sans
baisse de salaire, ni suppression de congés ;
◼ L’abandon de la concentration du personnel
dans des Open Space/Flex Desk ;
◼ la suppression de tout objectif visant à mettre
en concurrence les salarié.es entre eux ;
◼ Étendre le principe de coresponsabilité de
l’entreprise donneuse d’ordre. Engager sa
responsabilité civile et pénale pour les
accidents du travail et les nuisances
écologiques des sous-traitants ;
◼ Redonner du sens au travail par des emplois
utiles à la collectivité ;
◼ La compensation des départs par des
embauches en CDI (1 embauche pour 1
départ) ;
◼ L’interdiction de licencier sur simple avis
d’inaptitude, prononcé par le médecin du
travail ;
◼ L’aménagement de vrais postes adaptés pour
de véritables reclassements, à la suite de
handicaps ou problèmes de santé ;
◼ Des formations de qualité pour permettre à
chacun.e, dans sa diversité, où qu’il-elle soit,
quel que soit son niveau, d’évoluer profession-
nellement et de trouver sa place dans les
métiers actuels ou nouveaux et nécessaires,
qui accompagnent l’évolution des activités ;
◼ La prise en compte de tout allongement du
temps de trajet dans le temps de travail.

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