NAO MEDIAPOST : le compte n’y est pas !
08/10/2019Médiapost est une entreprise de distribution de publicités qui emploie des commerciaux, des salarié-es qui réceptionnent les documents publicitaires, qui les assemblent sur des machines (mécanisation), qui les
distribuent dans les boîtes aux lettres. Elle fait partie du Groupe La Poste.
Pour la première fois, mercredi 9 Octobre, il y aura un mouvement national en intersyndicale SUD, CGT, FO et CFDT.
Les salariés en ont marre de ne percevoir que le SMIC alors qu’ils effectuent un travail ingrat et pénible :
Travail sur les machines pour la « méca », jusqu’à 9 heures par jour, les samedis, les jours fériés, pas de prime de travail en équipes.
Travail à l’extérieur quelle que soit la météo pour les distributeurs, avec un mouchard qui enregistre leur parcours en les géolocalisant toutes les 10 secondes et avec une indemnité kilométrique dérisoire. Ces salariés ne disposent même pas de chaussures fournies par l’entreprise !
Pour tout le personnel, pas de prime panier, pas de tickets restaurant, pas de 13ème mois !
Médiapost parle de reconnaissance au travail et de respect, nous n’avons pas la même définition de ces mots. En effet, la direction vient de proposer une augmentation de 0,3%, soit 3,12€ brut pour la majeure partie des distributeurs embauchés en contrat 24h et 4,56€ brut pour les salariés à temps plein... Il est
également proposé une prime exceptionnelle de 15 et 35€, portée ensuite à 25 et 45€, assortie d’un
chantage à la signature pour les organisations syndicales. Voilà quelle est la vision du dialogue social, de la reconnaissance au travail et du respect prônés par l’entreprise.
Les dirigeants de Mediapost ne parviennent pas à recruter, mais avec de telles conditions de travail et de rémunération, ce n’est pas étonnant. Cela ne leur pose pas vraiment de problème car ils embauchent avec des contrats modulés et font ainsi travailler les salariés en les sur-modulant à outrance, mais en continuant à les rémunérer sur la base de leur contrat de travail. Les salarié-es ne perçoivent les heures effectuées en plus qu’une fois par an. Ce mécanisme permet ainsi à Médiapost de pallier son manque d’effectif en reportant la charge de travail sur les autres et de faire une réserve de trésorerie en ne payant que 12 mois après que le travail ait été effectué.
Le ras-le-bol est donc maximum.
L’intersyndicale demande la réouverture pour de vraies Négociations Annuelles Obligatoires, la renégociation de l’accord méca et une revalorisation des indemnités kilométriques.
A cela SUD ajoute la renégociation de l’accord sur la modulation du temps de travail.
Paris le 8 Octobre 2019