ORANGE : PAS QUESTION D’ÊTRE LES DINDONS DE LA FARCE !

La direction prétend agir pour la planète et dans l’intérêt des salarié·es. Mais sa propagande se heurte au mur de la réalité, car les faits sont là : les collègues paient cher le prix de ses décisions iniques.

Sobriété énergétique ou sobriété sociale ?}

Fermeture de sites, de 1 jour expérimental à 6 jours massifs, c’est une glissade dangereuse.

Ce qui avait commencé par une journée de fermeture "exceptionnelle" de ses plus grands sites, l’été 2023, est devenu la règle. Elle clôturera cette année, par la fermeture généralisée du 23 décembre 2024 au 1er janvier 2025.

Et demain ? Les petites vacances scolaires ? Tout le mois d’août ?

A moins qu’il ne soit question d’un retour au système de la manufacture dispersée, avec le travail à domicile, sous la forme du télétravail.
La direction fait du parc immobilier une variable d’ajustement, comme des
salarié.es.

Des économies pour Orange, des dépenses supplémentaires pour les salarié·es.

Toujours à l’affût du moindre profit, la direction justifie ces fermetures par un plan de sobriété énergétique, en délocalisant la consommation propre au fonctionnement de l’entreprise au domicile des salarié.es, qui en paieront la facture, pour afficher une baisse remarquable des scopes 1 et 2 de son bilan carbone.

Alors que les factures d’énergie explosent pour les particuliers que nous sommes, la compensation financière pour le télétravail, elle, n’a même pas été réévaluée depuis 2013. Le coût réel d’une journée de télétravail à domicile moyenne nationale est compris entre 6 et 10€/jour. A Orange, la prise en charge est actuellement d’1€ . Et 0€, rien, nada, sur les fermetures exceptionnelles ?

Quant aux sites de repli suggérés, ils peuvent être éloignés de plus de 30 km, impliquant une augmentation du temps de trajet et des frais supplémentaires, sans aucune compensation. Mais les salarié·es peuvent toujours poser des JTL ou des congés pour ces dates, nous explique la direction, alors qu’il est si difficile d’en poser à cette période.

Après une tribune, signée par C. Heydemann, parue dans Le Figaro, prônant une « écologie non contraignante », (mdr), entre sa « sobriété énergétique » à géométrie variable et sa politique anti-sociale menées à marche forcée chez Orange, nous assistons à une tout autre logique. A contrario de l’accord d’entreprise signé, qui prévoit jusqu’à 3 jours de télétravail par semaine, dans certains services, il n’est plus question que de 2 jours de télétravail, obligeant même des collègues absent.es à récupérer leur(s) journée(s) sur site …. Comprend qui peut.

La direction ne se soucie pas d’avantage de la restauration, des conditions d’accueil des convives dans les restaurants, de l’accès aux parkings… Ayant plutôt misé sur le télétravail occasionnel aux frais du personnel, son vil calcul démontre encore, si besoin était, le peu d’intérêt porté par cette direction aux conditions de travail des salarié·es. Cependant le COMEX trouve normale la prise en charge de ses « frais de bouche ».

« Charité bien ordonnée commence par soi-même » ne saurait pas mieux traduire l’attitude indécente de cette direction, qui, comble de l’ironie, nous impose la saisie d’une demande de télétravail occasionnel, à notre initiative.

Devoir payer les charges de fonctionnement de l’entreprise pour accomplir notre travail, et s’entendre dire qu’il faut s’adapter aux postes, qu’ils n’ont de cesse de nous imposer, quand ils ne les suppriment pas, sans que l’on ait le moindre pouvoir décisionnel sur leur contenu, leur impact sur les écosystèmes…, et ce sans une juste répartition des richesses, créées par les travailleur·se·s au service d’Orange, faudrait pas nous prendre pour des jambons !

Il faut savoir que l’IPE, Indicateur de Performance Environnementale, fait partie du calcul de l’intéressement. Mais mieux encore : le Long Term Incentive Plan (LTIP) prévoit également la rémunération des dirigeant·es de l’entreprise, basée sur la performance financière, QS, et environnementale de long terme. L’amélioration de cet indicateur se fait bien sur le dos des salarié·es !

SUD revendique :

◼ L’arrêt immédiat de ces fermetures massives dites exceptionnelles.
◼ L’ouverture d’espaces de télétravail au plus près du domicile des salariées.
◼ L’application stricte de l’accord sur le télétravail à 3 jours par semaine, sans exception, dans tous les services.
◼ Une revalorisation immédiate de l’indemnité télétravail, gelée depuis 2013, pour compenser la hausse des
coûts induits par le télétravail, supportés par les salarié.es.
◼ Que tout allongement du temps de trajet, à l’initiative de l’employeur, soit considéré comme temps de travail.
◼ La prise en charge de tous les coûts induits par le télétravail occasionnel que la direction impose au personnel
(frais supplémentaires de restauration, de trajet, de garde d’enfants, etc.).
◼ Le droit aux salarié-es de refuser de saisir le télétravail occasionnel, quand celui-ci n’est pas à sa demande.

Ras-le-bol de ce greenwashing !

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