ETAT DE GUERRE — NOUVELLES DU FRONT – DES BLESSÉ·E·S CHEZ LES POSTIER·E·S

RADIO LA POSTE MENT !

Alors que la rhétorique guerrière du gouvernement nous invite à ne voir ni nos ami·e·s, ni nos familles mais à continuer à travailler, le groupe La Poste veut nous faire croire que « toutes les mesures » ont été prises pour protéger les postier·e·s qui sont en « première ligne » sur le « front » de la pandémie, puisqu’en contact permanent avec les usager·es. Déclaré « secteur stratégique » par le gouvernement La Poste invoque, on croit rêver, son attachement au service public pour tous nous envoyer au boulot ! Pourtant, entre les mots et le réel, il y a une sacré marge.

DES CARENCES GÉNÉRALISÉES DE LA PRÉVENTION

Des milliers d’agents, dans tous les métiers, ont exercé leur droit de retrait les 16 et 17 mars. Car, que cela soit au colis, au guichet, dans les plateformes industrielles ou à la distribution, La poste a mis des moyens prophylactiques minables à disposition des travailleuses et des travailleurs. Parfois il y a du gel hydro-alcoolique, parfois du savon, parfois des serviettes jetables mais rarement ensemble et jamais suffisamment. On a vu des cadres un peu limités proposer des solutions excentriques aux collègues : un peu d’eau et un savon, du gel dilué dans une bouteille, des mouchoirs et un sac poubelle… On pourrait trouver cela baroque mais c’est juste scandaleux. Les poètes de la prévention ne font de la prose que pour obliger les postier·e·s à bosser coûte que coûte. Et quand des agents sont malades ou confinés, c’est l’omerta.

LA POSTE CACHE LES MALADES POUR CONTINUER LA PRODUCTION

Alors que La Poste refuse toujours de faire un bilan sanitaire global, les cas de postier·e·s infecté·e·s ou mis en quarantaine se multiplient sans bruit. Pire, même lorsque les dangers sont avérés La Poste couvre et fait silence. Quelques exemples :

- A la PIC de Caen, lundi matin, un couple de postiers annonçait à la hiérarchie locale que leur fille présentait des symptômes grippaux qui semblaient s’aggraver au fil du temps. On leur dit de continuer le travail. L’après-midi, le couple était placé en quarantaine car le médecin qui avait examiné leur fille déclarait un fort soupçon de Covid-19. La direction, malgré cela, continuait de nier tout problème. Même après avoir eu connaissance du confinement de ses agents, elle mentait effrontément. Evidemment, il a fallu que les agents exercent leur droit de retrait pour que le risque cesse avec la production.

- En Bretagne, alors que les mesures n’ont pas été sérieusement prises, deux cas sont avérés chez des postiers et une collègue est hospitalisée. Pas de communication.

- En Normandie, lundi 16 mars. Des collègues du colis plaisantent avec une prestataire car elle porte un masque. Gênée, elle annonce que son mari est confiné car positif au coronavirus. Stupeur ! La Poste est au courant et ne dit rien pendant que la collègue précaire a peur pour son emploi.

- Lyon centre PPDC : émoi dans le bureau car une personne a été contaminée par son conjoint. Pour La Poste c’est un « arrêt » maladie, juste cela. Aucune mesure de protection des agents qui ont été en contact avec la personne malade et advienne que pourra. Si plusieurs facteurs sont contaminés, qu’ils sortent donc distribuer le courrier et propagent la bonne nouvelle ! Une façon bien étrange de Veiller sur nos parents ! Alors qu’il faudrait clairement fermer le site, La Poste fait n’importe quoi.

DE MENTEUR À SALOPARD, IL N’Y A QU’UN PAS

Comme pour les suicides La Poste est en guerre contre quiconque ose parler des risques, des postiers atteints par le Covid-19 ou des manques dans la prévention. On dirait que l’on a affaire à une petite secte de gens qui pensent que tout est possible pourvu que le business plan se déroule sans accroc. On parle de bienveillance managériale, de la santé des postier·e·s comme « première préoccupation », mais on se moque du réel, on l’agence dans une fumée rhétorique. Mais face à l’épidémie, les discours déconnectés ne sont pas performatifs, ils sont mensongers.

POUR SUD PTT, LA PRODUCTION DOIT CESSER SI DES MESURES SERIEUSES NE SONT PAS PRISES. LE SERVICE PUBLIC POSTAL ESSENTIEL DOIT ETRE DEFINI, LA SANTE DES POSTIER·E·S EST PRIORITAIRE.

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