Solidaires contre la privatisation de la SNCF

La volonté de privatiser la SNCF nous rappelle le passage en SA de La Poste en 2010. Il était question « d’ouvrir le marché postal », de mieux « satisfaire les clients », de se préparer à l’ouverture à la concurrence..
La ritournelle habituelle du marché libre et non faussé qui voudrait que le « privé » travaille mieux que le « public ».

Nous avons à l’époque lutté contre les projets gouvernementaux de privatisation. Nous avons pu limiter la casse grâce à une large mobilisation autour de la votation citoyenne d’octobre 2009 qui rassembla plus de 2,3 millions de participant-es. Au final, les ambitions du pouvoir ont été freinées avec une loi qui ne réserve le capital de La Poste qu’à des investisseurs publics. Nous avons aussi préservé le statut des postier-es, qui restent fonctionnaires et des salarié-es qui restent couverts par une convention commune à La Poste et France télécom. Aujourd’hui, notre combat continue pour défendre la présence postale, l’emploi, les missions du premier service public de proximité, mais que se serait-t-il passé si nous n’avions pas réagi ?

C’est pour les mêmes raisons que nous apportons tout notre soutien à celles et ceux qui s’opposent à la privatisation de la SNCF. Parce que les services publics, la satisfaction des besoins sociaux ne sont pas compatibles avec les logiques de profit et de rentabilité qui meuvent les multi-nationales.

La Poste en son temps avait accumulé une « dette » de 56 milliards d’€ pour assurer les retraites des fonctionnaires, elle a été transférée à l’Etat et est régulièrement apurée au gré des départs des collègues.

Pour la SNCF, les investissements dans le réseau, le matériel sont évidemment nécessaires, il s’agit de faire passer l’intérêt général avant celui des actionnaires. Rouvrir des gares, assurer les correspondances et le maillage du territoire, travailler sur une vraie péréquation tarifaire, sécuriser et entretenir les voies ferrées, voilà les missions qui doivent être la priorité de l’Etat. A ces arguments s’ajoute bien sur la question écologique. Avec des transports moins polluants que la route et un réseau reconstruit, le rail est un vrai acteur de la transition écologique. Nous en savons quelque chose à La Poste qui a laissé tomber le fret à grande vitesse pour la route et l’avion avec une hausse exponentielle et régulière de son empreinte carbone.
L’Etat doit être responsable et faire passer l’intérêt général, les questions écologiques et sociales au premier plan. Nous soutenons nos camarades cheminot-es et seront à leurs cotés dans les luttes contre la privatisation, notamment lors de la manifestation nationale fonction publique et SNCF du 22 mars prochain.

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